Han-sur-Lesse: les vieux métiers de nos campagnes
Bonne nouvelle : La Maison de la Vie Paysanne et des Vieux Métiers a rouvert ses portes à Han-Sur-Lesse.
Un véritable joyau à (re)découvrir.
Ce musée, c’est avant tout l’histoire de la passion dévorante qui anime depuis (presque) toujours Joseph Baijot. L’homme a gardé une profonde nostalgie de son enfance dans sa campagne natale (à Naomé, du côté de Bièvre) avec des souvenirs bercés par la douceur de vivre, par les saisons et par ces petits métiers qui rythmaient la vie quotidienne. Pendant des dizaines d’années, Joseph a donc cherché, fouiné, chiné et ainsi sauvé de l’oubli de très nombreux témoignages de cette vie d’autrefois et de l’existence de nombreux artisans.
Il y a vingt ans, le passeur de mémoire a décidé de présenter ses trésors dans une vaste maison de famille patiemment aménagée pour l’occasion. Ce sont ainsi plus de 5.000 outils et objets d’époque qui connaissent depuis lors une nouvelle vie en s’intégrant dans différentes mises en scène en forme de voyage dans le temps, et plus exactement dans les campagnes au début du XXe siècle. Des dizaines de mannequins habillés d’habits d’époque représentent le plus souvent une profession dans une présentation qui est surtout l’occasion d’admirer les trésors du collectionneur. Voici Edmond le dinandier, Gilbert le sourcier, Théophile le tendeur de grives, Ferdinand le forgeron ou encore Simone, la marchande de beurre. Voilà encore le ferblantier, l’horloger, le garde-forestier, le bourrelier, la cantonnier, le crieur public ou encore la dentelière.
L’an dernier, les responsables du musée avaient décidé de mettre la clé sous le paillasson, suite à la conjonction de plusieurs facteurs dont le non renouvellement du partenariat avec les célèbres Grottes voisines. Les choses ont heureusement évolué favorablement depuis lors et la Maison a rouvert ses portes depuis début mars, en proposant dans la foulée des mises en scène supplémentaires où interviennent notamment des fabricants de râteaux et de balais ainsi qu’un tourneur sur bois.
L’entrée à peine franchie, nous sommes accueilli par la famille Théodore, réunie dans la cuisine de la ferme. Léon et Clothilde, les aînés sont assis près du poêle. Euphrasie, la jeune mère, porte la petite dernière, Philomène, dans ses bras. Il y a aussi ses deux grandes sœurs : Séraphine qui se tient un peu en retrait alors qu’Eugénie est venue saluer de près les visiteurs se succédant à hauteur de la porte. Théodule, le jeune chef de famille est assis en face de son épouse. Ce qui frappe aussi, c’est la multitude d’objets qui garnissent la pièce. Comme ils sont numérotés, on peut vite retrouver leur nom sur cette liste (en quatre langues) posée sur un petit présentoir. Voici l’évier en pierre bleue, les pots en grès de La Roche, le bidon à café de campagne, le moulin à grain, le quinquet, le fer à gaufres ou encore la bassine à confiture...
La première scène d’une longue série d’évocations qui permettent d’admirer une collection unique en son genre, véritable trésor patrimonial sauvé de l’oubli grâce à la passion de toute une vie.